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S'il est certain que les religieux cisterciens doivent vivre d'abordpour la louange liturgique et la prière, il n'est pas moins certain,que pour prier il faut vivre et donc travailler et gérer un domaine.Pour expliciter un peu ce que fut la vie économique de Grandpré , nousnous contenterons de résumer les grandes lignes de l'ouvrage surGrandpré de R. Blouard. Cet ouvrage est le seul consacré à ce sujet. R.Blouard a étudié minutieusement les archives de Grandpré et sonouvrage, à cet égard, intéressée surtout les économistes, lesgénéalogistes et les topo-nymistes .

Domaine foncier, rentes et revenus de Grandpré

Le domaine foncier, les rentes et revenus divers de GrandpréSitôt les moines de Villers installés à Grandpré, ils mirent tout en oeuvre pour préciser leur patrimoine initial. Le domaine foncier de l'abbaye de Grandpré étendu et éparpillé en beaucoup d'endroits du Condroz, groupait des propriétés acquises au monasstère par des donations, faites le plus souvent par des hommes libres, des nobles, des chevaliers, par des ajouts ou les apports de certains membres de la communauté .
Administration du domaine foncier
L'abbaye de Grand pré possédait plusieurs cours foncieres. Une cour foncière était une institution quj exerçait la justice et gérait un domaine particulier au nom de l'Abbaye.

- Cour foncière de Monceau, dont le nom est perdu aujourd'hui, comprenait une étendue assez importante du territoire de Faulx.

- Cour de Jausse ou de Visin : la tradition orale ign re oompletement l'appellation "Visin" qui autrefois, désigna souvent le hameau actuel de Jausse, et la cour foncière qu'y posséda l'abbaye. (Jausse est un hameau actuel de Faulx-les-Tombes ) . Il faut parler de ce domaine de l'abbaye car une industrie du fer y prospéra longtemps.
On trouve dans les documents, la "forge l'abbé", dont le plus ancien propriétaire était Grandpré . D'autres l'occupèrent au cours des siècles. Une fabrique de clous y fonctionnait encore vers 1870. On cite aussi la forge "Denis", située à l'endroit "Al tiesse di Keuve" parce qu'une cuivrerie y a fonctionné. Il existe encore dans certaines vieilles maisons comme le presbytère, des clenches en cuivre de fabrication régionale.
N.B. : Florivaux sur le territoire de Jausse fut aussi le siège d'une forge et d'un laminoir ; on y fabriquait des tôles, puis une filature y fut installée. On appelle toujours cet endroit : La fabrique.
L'abbaye possédait aussi un moulin à Jausse, La juridiction de la cour de Grandpré s'étendait aussi sur le hameau de Maizeroule (voir chapitre sur ce hameau).

- A Wierde, où se trouvaient des biens importants de la fondation de 1' abbaye, une cour foncière réglait aussi les affaires administratives les concernant.

- L'abbaye de Grandpré obtint en 1283 de la générosité de Guillaume, comte de Flandre et marquis de Namur, la seigneurie foncière de Sart -Bernard , avec le droit de chasse.

- Trois sections (Trieu d 'Avillon-Fays, Vivier l'agneau, Sart-Mathelet et les Loges) qui constituent le localité de Courrière faisaient partie du domaine foncier de Grandpré. E. Blouard rapporte d'après les archives que le droit de chasse fut souvent l'objet de litiges après l'acquisition de la seigneurie par Grandpré, celui-ci fit appel à témoins pour délimiter les limites exactes de la seigneurie et, par conséquent, de la chasse. Le principal témoin fut un certain Lambert Bertrand, 75 ans, "affréteur aux "bécasses et a la chasse au gros gibier". Il note qu'il n'avait jamais vu, ni entendu dire que, par exemple, les seigneurs d'Arville y avaient droit de chasse, "sinon, qu'il y a plusieurs années, ils ont chassé les loups, mais avec ceux de Grandpré ; avec eux aussi, ils ont chassé le sanglier". Ceci se passait au début du 18ème siècle.

- Cour foncière de Spinoit (Gesves)

- Domaine foncier de Florée

- L'abbaye possédait également des propriétés à Goesnes et Hodoumont, à Sombreffe, à Wasseige et Merdorp.

 

- Comme la plupart des abbayes médiévales, celle de Grandpré avait son Refuge . Il était situé rue Notre-Dame à Namur.
Après la Révolution française, il fut vendu à des particuliers. Il a été détruit, lors d'un bombardement de la ville en 1940.

Rentes foncières de Grampré

Rentes foncières en nature et en argent.Se rattachent au domaine foncier les nombreux droits de rentes qui affectaient les biens de l'abbaye, affermés par elle, ou des héritages particuliers. On relève des noms de débiteurs dans de nombreux endroits, par exemple : Ambresin, Andoy, Assesse, Bouge, Dave, Gesves, Haillot, Jambes, Mozet, Namur, St-Servais. . . L'abbaye percevait aussi des revenus de nature ecclésiastique à Filée, Hemptinne (Eghezée), à Longchamps, à Sorée, " etc.

Obligationsde l'Abbaye

Les obligations de l'abbayeLa communauté de Grand pré avait, nous l'avons dit, des charges.Charges publiquesAu Moyen-Age, le Comte de Namur percevait la taille (impôt proportionnel basé sur la capacité de l'exploitant du sol et la valeur des moyens de production) sur des propriétés de l'abbaye à Gelbressée, Cognelée, Temploux, Namur...Les charges publiques les plus onéreuses furent les contributions imposées par les Princes et les Etats ou, en temps de guerre, par les armées belligérantes, on les appelait "aides" ou "subsides". On en trouve surtout au 15ème et au 16ème siècle.La réparation des désastres provoqués par les guerres fut une lourde charge pour l'abbaye. Souvent, lorsque les monastères n'étaient pas détruits complètement, ils étaient pillés ou convertis en casernes ou en hôpitaux. Par exemple, on sait que Grandpré fut dévasté et incendié par les Hollandais, au I8ème siècle.


Autres charges

L'Abbaye était obligée à d'autres redevances sur ses propriétés, par exemple à l'abbaye de Géronsart, au curé et aux pauvres de Gesves, au curé de Mozet, à l'évêque de Narnur, au curé de Saint-Nicolas à Namur, au curé de Maizeroule, etc.
L'abbaye payait aussi des rentes viagères à certaines personnes. Ces rentes étaient souvent le revenu annuel des terres données à l'abbaye, ou des sommes d'argent converties en terres.
Les personnes qui achetaient des pensions viagères étaient souvent des époux sans enfants, des célibataires, des prêtres ou des religieux, le plus souvent malades, vieillards ou Infirmes ; elles abandonnaient leurs biens qui ne pouvaient plus les nourrir à condition d'être entretenus pendant le restant de leur vie par 1'abbaye.
Il y avait aussi évidemment les dépenses relatives à l'intérieur de l'abbaye, la nourriture, l'habillement, le chauffage, l'entretien et la réparation des bâtiments les frais de médecin, l'éclairage, l'hospitalité envers les étrangers, les gages du personnel, C'est ainsi qu'on sait qu'en 1774 le personnel fonctionnaire et domestique comprenait un cuisinier, le domestique de l'abbé, un cocher, un valet d'hôtel, un garçon de cuisine, un jardinier, un. brasseur, un maréchal, un charron, un portier, un sergeant (garde) pour Grandpré et trois autres à Trieu, Florée et Wierde, une lingère et trois servantes. A cela, il faut ajouter les dépenses pour l'église et le couvent, ainsi que la bienfaisance envers les pauvres.
En 1781 "Pour les grains, pains, vin, bouillons, thé, viandes, sucre, bière et bois qui se distribuent journellement et volontairement en charité, tant aux pauvres mendiants des environs qu'aux pauvres malades, il faut, par an une sommes de 700 florins", ((1) R. BLOUAKD, Grandpré, p. 108)

 

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General update: 19-01-2012 07:54
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