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La campagne condruzienne garde encore maintes dépressions artificielles formant étangs et mares, visibles dans les champs, dus à l'affaissement du sol par l'extraction de la "derle" (terre plastique). Le musée de la céramique à Andenne et une fabrique de pipes en terre à
Andennelle - la dernière du pays, visitable - sont là pour témoigner du renom européen de la blanche "derle" de notre Condroz. Des environs d'Andenne, le "bassin" se ramifiait vers Mozet, autre centre important d'extraction au sud-ouest, mais aussi dans ces vastes campagnes et dépressions du triangle de Sorée - Evelette - Jallet - Haillot, au sud et il était déjà connu que la terre plastique d'Evelette était utilisée par les Romains et au Moyen-Age.

 

 

Un texte du 5 décembre 1696 consacre ainsi cette réputation : " la blanche derle qui se tire au ban dudit Andenne est la meilleure de toutes celles qui se tirent entre Namur et Huy, même la meilleure de toutes les blanches derles du pays... et qu'elle est recherchée tant parmi les marchands de Hollande, Liège, que Maastricht; elle est renommée pour bien cuire...."
Les couches géologiques du bassin de présentent (grosso modo) comme suit : sous la surface du sol, limon et sables - au niveau de poches énormes de sédiments marins ou fluviaux de l'époque tertiaire, seuls possibles sur le calcaire par érosion - puis une argile maigre dite "crawe" reposant sur la terre plastique proprement dite qui, elle-même, gît sur une couche d'argile rougeâtre dite "dègne" enveloppée de toutes parts dans les sables (d'après les "Annales des mines de Belgique", Watteigne, 1907)
Classées en terres maigres ou demi-maigres (celles-ci pour la fabrication des pipes) ou grasses, suivant leur teneur en alumine (l'argile est un silicate d'alumine hydraté) et selon leur degré de pureté, ces variétés d'argile jouèrent un rôle essentiel dans l'industrie du feu : glaceries, verreries, creusets pour
la fabrication du zinc.
{tab=Les mines de terre plastique}
{slide=Généralité}
Généralités :
Compris dans la zone calcareuse, le sol de la région est riche en silice, calcaire et terre plastique. Les gisements en argile plastique se rattachent à ce que les géologues appellent le "bassin d'Andenne, qui comprend 4 gisements parallèles à la direction de la Meuse, dans un triangle ; Namur, Huy, Celles (près de Dinant). L'argile plastique de ce bassin d'Andenne est une roche sédimentaire qui trouve son origine dans les dépôts qui se forment au fond des mers, des fleuves ou des lacs. Les eaux s'étant retirées, ces dépôts ont pris consistance et ils datent de la période tertiaire, plus exactement du miocène inférieur, ils sont donc antérieurs à l'homme.
Ils se présentent sous la forme de poches énormes, poches de boues qui s'engouffrèrent dans des replis de terrain, lors des cataclysmes formidables qui ridèrent la surface de notre planète. On trouve dans cette argile de nombreuses traces de végétaux fossiles, parmi lesquels le « séquoia », conifère, qui, en Californie, atteint jusqu'à 150 mètres de haut. En 1936, on mit à jour un tronc de séquoia, mesurant plus de 1 m. 50 de diamètre.
On classe les terres en trois catégories, selon leur teneur en alumine :
les terres maigres, dont la teneur varie de 13 à 18 % d'alumine
demi-maigres qui font de 19 à 24 %
grasses contenant 28 à 33 %.

Dans chacune des catégories, il y a trois qualités distinctes selon le degré de pureté de la matière :
. Le 1er choix, dit terre de glacerie,teinte uniforme, parfaite homogénéité, grande pureté ;.
. Le 2ème choix, « terre marbrée » ou terre à cuire, ou terre d'usine à zinc, ou bien terre de première classe de fabrication : aspect irrégulier plus ou moins nuancé, d'où son nom de « marbrée » ; homogénéité et pureté bien observées encore, mais moindres cependan
. Le 3ème choix,ou « crawes », à colorations multiples,  avec des indices d'impuretés diverses, bariolant la terre de stries ou taches jaunes,  vertes ou rouges,  etc...

Une catégorie de terre spéciale,  intermédiaire  entre la terre  « marbrée  »  et les rawes » s'appelle « damassée »   ; c'est une argilerougeâtre sur fond blanc (3/4  maigre).

Les terres de la région de Mozet sont essentiellement réfractaires, c'est-à-dire qu'elles ont un point de fusion allant au-delà de 1700° ; toutes ces terres s'exploitent généralement en blocs, bien qu'elles puissent se présenter aussi en menus.
Elles constituent le type classique de la terre maigre ; aussi dans les industries consommatrices, connaît-on et recherche-t-on la « terre de Mozet », réputée dans le monde entier.
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{slide= Evolution générale}
Evolution générale :
Dans les temps les plus anciens, on s'éclairait au crasset, lampe à huile et on utilisait un couteau à mineur.
Par la suite, l'éclairage dans le puits se fit au moyen de lampes à acétylène, à flamme libre. Dans les tout derniers temps d'exploitation, les marteaux piqueurs étaient utilisés, ce qui était loin de constituer un progrès pour les ouvriers, car le bruit était assourdissant.
En 1957 les abatteurs étaient chronométrés par l'ingénieur, et ils en étaient arrivés à ne plus prendre que 5 minutes pour manger.
Les quantités extraites allaient jusqu'à 20 à 22 tonnes contre 17 les années précédentes, une dizaine
quelques années plus tôt et même 5 ou 6 au départ. La cadence était accélérée par l'arrivée des moteurs pour la remontée et par les marteaux piqueurs.
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{slide= Les horaires de travail}
L'horaire :
Avant 1914 les mineurs travaillaient 9 heures par jour ; avant la guerre de 40, les journées atteignaient 8 heures et en 1945, ils travaillaient 42 heures pour 6 jours par semaine et avaient 8 jours de congés payés par an. En 1964 ils accomplissaient toujours le même nombre d'heures, mais avaient 15 jours de
congés payés.

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{slide= Les salaires}
Le salaire :
Les ouvriers étaient payés à la tonne. Ils pouvaient extraire plus ou moins 10 tonnes par jour, en 1945 suivant un rythme normal. Mais ils l'étaient à la journée, lorsqu'on les employait à des travaux d'entretien de 1'étançonnage des galeries.
En 1945-6, un ouvrier pouvait gagner jusque 2.800 F certains mois.
Notes :
. En 1863, un ouvrier gagnait 90 centimes par jour,
. Pendant longtemps l'âge d'entrée à la mine a été de 11 ans.

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{slide=L'organisation du personnel}
L'organisation du Personnel :
II y avait un contremaître pour plusieurs mines, celui-ci était toujours un ancien mineur. Un ingénieur des mines pour toute la société. Un directeur pour toutes les fosses de la société,

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{slide=Procédé d'exploitation}
Les gisements de terre plastique sont découverts par des sondages préalables, et exploités au moyen de puits et de galeries souterraines. Même solidement étançonnés, les galeries et les puits ne résistent pas très longtemps aux formidables pressions de terrain ; c'est ce qui explique que les installations ont conservé jusqu'ici un aspect primitif, dû au caractère de précarité des travaux qui, au surplus, sont souvent exposés à des coups d'eau.

Les couches plastiques, dont les affleurements se rencontrent à quelques mètres du sol, atteignent des profondeurs allant jusqu'à 100 mètres ; lorsqu'elles plongent sous le niveau constant des eaux ou des sables boulants, elles ne peuvent plus être exploitées qu'au moyen de sous-puits ou burquins (bourriquets), et il faut l'art très spécial d'un personnel ouvrier d'élite, acquis par une longue tradition du métier, pour mener à bien les travaux d'approche de tels gisements.
Les exploitations de terre plastique, à l'encontre des houillères du Hainaut et du pays de Liège, qui se signalent par des terrils impressionnants, sont d'une discrétion et d'une modestie qui n'ont d'égales que leur archaïsme.
Quelques huttes de paille que l'on nomme communément (( cabanes », « baraques » ou « hayons », sont campées en bordure de dépressions remplies d'eau, formant des étangs assez profonds ou de simples mares cerclées de beaux roseaux, de cette variété dont certains peintres parèrent le Christ. Ces mares se forment dans les bas-fonds produits par l'affaissement du sol, consécutif à l'extraction annuelle de milliers de tonnes d'argile plastique. Pareille extraction était déjà florissante en 1289, époque à laquelle la « derle » — en wallon, la « dièle » — était utilisée par les batteurs de cuivre de Dinant et de Bouvignes. (1). Rien d'étonnant que l'on ait conservé les mesures anciennes de « pieds » et de « toises ».
Un mauvais chemin que sillonnent les deux ornières parallèles et profondes laissées par la trace des roues des chariots pesamment chargés, relie l'exploitation de terre plastique à la route.
Dans chacune de ces cabanes, à l'orifice du puits ou « bure », deux ouvriers, appelés « trayeux » manœuvrent un treuil encore souvent rudimentaire, fait de bois et de fer, à simple manivelle ; le câble d'acier qui a remplacé la corde de jadis, s'enroule lentement, et bientôt apparaît une corbeille ou un bac (en wallon : « s yie »), contenant des morceaux d'argile (déchets d'exploitation), ou une chaîne à laquelle est suspendu un bloc énorme d'argile. A son arrivée à la surface, d'un geste brusque mais calculé, l'homme attire la charge sur le bord du puits ; une pièce de bois remplace souvent l'argile à la descente, pour opérer le boisage des galeries que l'on creuse ;. le bloc monté est aussitôt nettoyé et débité en d'autres blocs plus petits de 20 à 25 cm. de côté, qui sont déposés dans un coin bien propre de la cabane, en attendant le chargement.
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{slide=Organisation de l'exploitation}
L'organisation du travail : schéma de  1'exploitation
Aucun plan de la mine n'existait, mais la mémoire des travailleurs était extraordinnaire. Les anciens travailleurs qui avaient des responsabilités connaissaient exactement l'emplacement des anciennes galeries et les problèmes rencontrés autrefois.
La masse exploitable a la forme d'une boule (comme un fromage) de 150 à 200 m dans sa plus grande dimension et enfouie à quelques mètres sous terre ; le bas de la boule pouvant se situer à 80 m de profondeur.
La terre plastique est enveloppée par le "Deigne" perméable : la matière est découpée en blocs de 120 kg chacun.
L'exploitation peut comporter plusieurs fosses : la première dite fossette exploite la partie supérieure de la boule ; la galerie de taille est étançonnée au moyen de cadres de bois , ceux-ci sans semelles s'enfoncent lentement dans le sol sous le poids de la terre. Le "boisage est laissé après abandon de la galerie.

Pour assurer la solidité du puits, les parois sont tapissées de paille, retenue par des cercles de bois ou « aires » ou tchaurnales » ; ces cercles sont reliés entre eux par des morceaux de bois, placés dans le sens vertical du puits ; les galeries, elles aussi, d'environ 1 m. 80 de large et de 2 m. 00 de hauteur, sont solidement étançonnées, parfois même sur leurs quatre faces, par des pièces de baliveaux appropriées.
Dans la fossette travaillent en moyenne 3 hommes dits fossieux. (1 à la taille, 1 au transport galerie, 1 au treuil et chargement).
Pour travailler plus profondément et sous le niveau de la nappe phréatique sans devoir épuiser l'eau, on pénètre dans la boule par une galerie juste au-dessus de l'aquifère et on creuse le bourriquet (puits incliné ou droit). Ce puits et la galerie du fond ne peut s'approcher du "Deigne". La proximité de celui-ci est perceptible par l'augmentation des suintements et par le changement de la qualité et de la teinte de l'argile. Le coeur de la boule est constitué d'une matière noble appelée "grise-blanche" directement portée aux cristalleries.
Dans la grande fosse travaillent 5 hommes (2 à la taille ; 1 au transport galerie ; 1 au treuil manuel et transport galerie ; 1 au treuil moteur et 2 chargement). La capacité moyenne journalière par homme à la taille était de 35 blocs.
Pour extraire le maximum de terre plastique, on travaille la boule par les galeries du fond. Successivement, on ouvre sur le même niveau une galerie à gauche et puis à droite de la galerie du milieu. Celle qui est abandonnée se "recharge" progressivement d'argile qui descend lentement sur les cadres qui s'enfoncent. Ces mouvements forment en surface une cuvette qui se remplit d'eau. Les cartes à l'échelle du 1:25.000 mentionnent de nombreux petits étangs, seuls vestiges apparents des fosses.
L'exploitation "au rendement" après la guerre prévoyait l'enlèvement des cadres à l'abandon de la galerie, les écoulements qui s'en suivirent ont fissuré l'argile. II en résulta des venues d'eau empêchant la poursuite de l'exploitation.

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{slide=La taille}

Deux ouvriers travaillent ensemble ; ce sont les « haweus » ; ils amorcent le travail au moyen de tiges de fer appelées u gretles » ou « gretteuses » dont ils possèdent un jeu et qui sont terminées par une curette. Ils enfoncent les « grettes » dans la terre à longueur voulue, puis les ramènent en leur imprimant une rotation de gauche à droite ; ils découpent de cette façon la taille qui se trouve devant eux. Ils la divisent par de profondes rainures en quatre lignes parallèles verticales distantes de 40 à 50 centimètres ; ils tracent cinq lignes horizontales à même distance que les autres. Ils découpent alors les blocs en commençant par le sommet qu'ils entament à la houe, de là le nom de « haweus », puis ils détachent le bloc de la paroi du fond à coups de houe, après l'avoir <( rautchi », c'est-à-dire après l'avoir ébranlé par une première torsion. Le bloc du sommet s'appelle « disserre ».

Quand les terres sont plus tendres, on peut les découper au fil d'acier ou au moyen d'une lame plate taillée en lancette comme une ogive primaire, tranchante des deux côtés ; elle est longue de 15 à 20 cm. et large de 9. Cette lame, appelée « osteye », a un manche qui lui est perpendiculaire et que l'ouvrier tient des deux mains. Il divise la taille en carrés comme nous l'avons vu, avec les grettes », en enfonçant l'osteye par poussées successives de droite à gauche des bras et de la poitrine. Il accompagne chaque poussée d'un « hanhanement » sourd, un peu lugubre, qui provient de l'effort de la cage thoracique contre le manche de l'osteye.
Le bloc extrait, des « tjiercheux » le transportent sur brouettes basses vers le bac qui les amènera au jour ; au fur et à mesure que la taille se fait, les ouvriers boisent la partie qu'ils ont creusée.
L'équipe d'une fosse ou « d'un siège » comme on dit, tire en moyenne, par jour, cinq à six tonnes de terre plastique.
Cette industrie si locale dont nous disions plus haut qu'elle a conservé depuis plusieurs siècles un caractère si archaïque, va-t-elle, elle aussi, suoir 1 empr se et la rançon du progrès ?
Nous serions presque tenté de le regretter, mais il faut bien nous rendre à la réalité, et accepter que soit sacrifié le pittoresque qui la caractérise, aux exigences du confort du travailleur, de sa sécurité, et de la recherche d'un meilleur rendement.
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{slide=La sécurité et l'hygiène}
La sécurité et l'hygène
Le travail était très dur. Des charges très lourdes étaient manipulées. Les mineurs travaillaient dan la fraîcheur et l'humidité. Et beaucoup souffraient de rhumatismes et presque tous de la colonne vertébrale .

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{slide=Les problèmes d'exploitation}
Les problèmes rencontrés :
- eau : problèmes de niveau d'eau, lorsque d'anciennes galeries s'effondraient, créant avec le temps un étang en surface, et, dans la mine, des mélanges d'eau, de sable et de terre, que les mineurs entendaient continuellement travailler au-dessus de leurs têtes. Parfois, la poche d'eau de surface envahissait les galeries (ex. Andoy, en 1913)
- grisou : gaz explosible. Le grisou, provenant de l'air vicié d'anciennes galeries effondrées se ren contrait dans la taille et provoquait parfois des explosions au contact de la flamme des lampes à carbure .
- sable : très fin, le sable envahissait parfois une galerie par une fissure dans l'étançonnage.

Les sociétés qui exploitaient les mines, écoulaient leurs marchandises en Belgique, mais aussi aux Pays-Bas, en Espagne et en Allemagne

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{tab=Utilisation industrielle}

QUE FABRIQUE-T-ON AVEC DE LA TERRE PLASTIQUE ?

La terre plastique est utilisée dans les industries les plus diverses. Elle joue un rôle essentiel dans l'industrie du feu : verreries, cristalleries, briqueteries, ainsi que pour la métallurgie , dans l'industrie du zinc où elles sont employées pour la fabrication des creusets et dans la céramique, les faïenceries. On s'en sert pour la fabrication de tuyaux, de poteries, de briques, de produits réfractaires, de la porcelaine...
Une qualité spéciale, riche en alumine, que l'on trouvait au coeur du gisement, était expédiée au Val-St-Lambert .

A Mozet, avant l'industrialisation moderne de l'argile, existait une fabrique de produits à base de terres plastiques : tuiles, briques, carreaux pour pavements, etc... Les bâtiments en ruines où s'effectuaient ces travaux ont créé le lieu dit « A la Fabrique ».

{tab=fermeture des mines}
COMMENT EN EST-ON ARRIVE A LA FERMETURE ? Causes :

1) De 1945 à 1955 la production était abondante, il ne fallait pas regarder à la qualité de l'argile. C'est ainsi que des gisements ont été mal exploités.
Pour produire en abondance, on enlevait les cadres et on prenait tout ce qui tombait.
Bientôt des chambres se formèrent, ensuite des salles. Quand cela devenait trop dangereux, on abandonnait et on recommençait à côté le même scénario. C'est ainsi qu'au bout de quelques années, lorsque les salles furent effondrées, le gisement commença à se lézarder en tous sens, et devint inexploitable. En effet, les eaux, la terre et le sable se retrouvaient partout. Résultat : plus de 50 % du gisement était perdu, abandonné, sacrifié pour le rendement d'une décennie.


2) Les sociétés n'avaient rien prévu pour une modernisation et une reconversion.

3) Vers les années I960, de la terre plastique fut importée d'Allemagne à un prix moindre que celle de la société. L'Allemagne avait aménagé ses gisements pour l'exploitation à ciel ouvert, avec une modernisation évidente (machines, pelles mécaniques).

{tab=Schéma d'une fosse}

 

Image
Schéma d'une fosse d'extraction

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General update: 19-01-2012 07:54
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